Nicolas Ngo, aujourd’hui chef du Département des relations entre science et société au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a commencé sa carrière comme professeur de mathématiques dans un établissement de La Courneuve. Avec l’association Math.en.jeans, il crée un club pour permettre à ses élèves de découvrir la recherche mathématique à travers une approche ludique, culturelle et créative afin de les réconcilier avec une matière souvent vécue comme rébarbative. Après ces années d’enseignement, il rejoint la Cité des sciences et de l’industrie en tant que médiateur scientifique pour faire découvrir aux publics scolaires comme individuels, les sciences et leurs enjeux de société à l’occasion d’exposés, de visites guidées d’expositions, d’animation du planétarium ou de rencontres avec des chercheurs. En octobre 2015, il rejoint le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, notamment pour participer à l’organisation de la COP 21. En 2016, en lien avec le Conseil national de la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI), il participe à l’élaboration de la première stratégie nationale de CSTI. Pour lui, cet exercice collectif marque une étape importante car cette stratégie formalise un cadre de cohérence commun aux acteurs de la culture scientifique portant « une vision globale et partagée des liens entre la science, ses enjeux, et la société civile ». Devenu Chef du Département en 2019, il poursuit avec ses collaborateurs cet effort de développement des interactions entre sciences, recherche et société. Considéré comme un impératif majeur, la Loi de programmation de la recherche en a fait une priorité. L’une des actions inscrites dans la feuille de route est la mise en place d’un réseau territorial « Science et société » adossé aux sites universitaires et en partenariat avec les acteurs territoriaux dont font partie les associations comme Planète Sciences : « ce sont des acteurs incontournables, elles mènent, avec une démarche pédagogique, des actions de terrain permettant aux jeunes et au grand public de découvrir les sciences et les techniques, leurs pratiques avec des liens étroits avec les chercheurs. C’est en ce sens que les pôles universitaires labellisés par le MESRI et dotés d’un budget spécifique devront tisser des partenariats avec elles pour les associer à la conception et à la réalisation d’actions concrètes ». Il précise que le MESRI conservera son rôle de soutien direct aux associations nationales dans le cadre d’un appel à projets annuel. Il salue l’effort fait par tous les acteurs de la recherche, de la médiation et les collectivités territoriales lors de la Fête de la Science. En 2021, cet événement a fêté ses 30 ans : « les 5 700 événements en métropole et outre-mer, et 92 à l’international dans 15 pays organisés confirment que ce rendez-vous annuel décidé par Hubert Curien, scientifique éminent alors Ministre de la Recherche, joue toujours son rôle de médiation vis-à-vis du grand public ». L’opération nationale « Science en direct » associant 14 organismes de recherche et le MESRI a été reconduite cette année sous forme de dix émissions conçues et réalisées par l’Esprit Sorcier, diffusées via YouTube. Elle a permis de toucher un large public sur la durée grâce à leur rediffusion par l’Esprit Sorcier et les organismes. La partie consacrée aux actions menées en région a mis en lumière l’ambition de favoriser les rencontres chercheurs/publics au plus près des laboratoires et des lieux de médiation scientifique.